Intolérance au lactose et troubles intestinaux
L’intolérance au lactose constitue un phénomène courant à travers le monde.
C’est une intolérance alimentaire qui se caractérise par une difficulté à digérer un sucre naturellement présent dans les produits laitiers : le lactose.
Ce trouble digestif résulte d’un déficit partiel ou total de lactase, l’enzyme nécessaire à l’assimilation de ce disaccharide.
L’intolérance au lactose peut entraîner des inconforts intestinaux, dont l’intensité varie d’un individu à l’autre. Sa gestion repose avant tout sur l’adaptation de l’alimentation et, dans certains cas, sur des solutions complémentaires permettant de soutenir la digestion.
L’intolérance au lactose : un trouble digestif bien connu
Qu’est-ce que le lactose ?
Le lactose est un sucre complexe composé de deux unités plus simples : le glucose et le galactose.
Ce disaccharide est naturellement présent dans le lait des mammifères et dans de nombreux produits laitiers comme les yaourts, fromages ou crèmes.
La teneur en lactose varie selon les aliments.
Par exemple, le lait de vache contient en moyenne 4,6 g de lactose pour 100 g, tandis que le beurre n’en contient qu’en très faible quantité (traces), ce qui en fait un aliment souvent mieux toléré.
La lactase, l’enzyme clé pour la digestion du lactose
Pour que le lactose soit absorbé par l’organisme, il doit être préalablement scindé en glucose et galactose. Cette hydrolyse est assurée par une enzyme digestive appelée lactase-phlorizine hydrolase (ou β-galactosidase), produite au niveau de la muqueuse de l’intestin grêle, précisément sur la bordure en brosse des entérocytes 1 . En présence d’une activité enzymatique suffisante, la digestion du lactose se déroule sans encombre.
Cependant, lorsque l’organisme produit peu ou pas de lactase, le lactose non digéré passe dans le côlon, où il est fermenté par les bactéries intestinales. Ce processus produit des gaz et des acides organiques pouvant provoquer des troubles intestinaux inconfortables.
Une production de lactase qui diminue avec l’âge
L’activité de la lactase évolue avec le temps chez l’être humain. Son activité diminue naturellement et progressivement avec l’âge.
La production de lactase est naturellement élevée chez le nourrisson, période durant laquelle le lait constitue l’unique source de nutrition.
A partir de la période de sevrage, l’enfant en bas âge commence à changer son alimentation.
Mais cette activité enzymatique décline progressivement après le sevrage. Ce phénomène, qualifié de « déficit primaire en lactase », concerne une majorité d’adultes dans le monde 2 . L’organisme ayant moins besoin de digérer le lactose, il se met à produire moins de lactase. Il est donc normal que chez les adultes, dont le bol alimentaire est plus diversifié, l’activité de la lactase diminue rapidement.
Cette baisse de lactase ne provoque pas nécessairement de symptômes immédiats. Certains individus peuvent tolérer de petites quantités de lactose, tandis que d’autres développent des troubles digestifs marqués après la consommation de produits laitiers.Ce seuil de tolérance varie selon les individus, en fonction de la quantité d’enzyme résiduelle et de la composition du microbiote intestinal.
Cette réduction de l’activité enzymatique explique pourquoi beaucoup d’adultes développent des symptômes d’intolérance au lactose au fil du temps, même s’ils toléraient bien les produits laitiers pendant l’enfance.
Les troubles gastro-intestinaux provoqués par l’intolérance au lactose
Tous les individus ne sont pas égaux face au lactose. Certains adultes conservent une bonne activité enzymatique pour digérer ce sucre mais ce n’est pas le cas pour la majorité de la population. S’il n’y a pas suffisamment de lactase produite pour digérer la quantité de lactose ingérée, ce dernier va se concentrer dans l’intestin grêle puis dans le côlon où il va fermenter. C’est ce qu’on appelle la « fermentation colique du lactose non absorbé ».
Ce processus libère de l’hydrogène, du méthane et des acides organiques responsables de plusieurs manifestations digestives 1 :
- Des ballonnements
- Une sensation de distension abdominale
- Des gaz excessifs
- Des borborygmes
- Des selles molles voire des diarrhées osmotiques
- Des crampes abdominales
Les symptômes d’intolérance au lactose sont très variables selon les individus mais restent souvent modérés. Ils apparaissent rapidement après la consommation de produits laitiers. La littérature scientifique parle de 30 minutes à 2h en général pour l’apparition des premiers symptômes.
Leur intensité dépend à la fois de la quantité de lactose ingérée, du niveau de déficience enzymatique et de la composition bactérienne du côlon.
Les différentes causes de l’intolérance au lactose
Un phénomène mondialement répandu
L’intolérance au lactose est particulièrement répandue à l’échelle planétaire.
On estime que près de 70 % de la population mondiale présente une forme de déficit en lactase à l’âge adulte 2 . Ce chiffre varie cependant selon les origines génétiques.
Les populations d’Europe du Nord ont majoritairement conservé une capacité à digérer le lactose, contrairement aux populations asiatiques ou africaines, chez qui l’intolérance est beaucoup plus fréquente.
Les différents types de déficits en lactase
On distingue plusieurs formes de déficits en lactase 3 :
- Le déficit primaire, d’origine génétique, est le plus courant. Il résulte de la baisse progressive de l’enzyme après le sevrage.
- Le déficit secondaire survient à la suite de lésions de la muqueuse intestinale, causées par certaines pathologies digestives, infections ou interventions chirurgicales.
- Le déficit congénital, très rare, est présent dès la naissance. Il implique une absence totale de lactase, nécessitant un régime strict dès les premiers jours de vie.
Diagnostic et solutions pour lutter contre l’intolérance au lactose
Diagnostiquer l’intolérance au lactose
Le diagnostic de l’intolérance au lactose repose sur une évaluation clinique complétée par des tests biologiques.
Le test respiratoire à l’hydrogène encore appelé test d’haleine à l’hydrogène (ou test d’haleine au lactose) est le plus utilisé. Il consiste à mesurer la quantité d’hydrogène expirée après ingestion de lactose étant donné que lorsque le lactose qui n’est pas digéré ni absorbé arrive dans l’intestin, il y a une production d’hydrogène par le microbiote intestinal. Une production excessive indique une fermentation colique, signe d’une mauvaise digestion du lactose 3 .
Dans certains cas, un test d’évitement peut être pratiqué. Il consiste à supprimer les produits laitiers pendant quelques jours, puis à observer la réapparition des symptômes lors de leur réintroduction. Le médecin va rechercher les symptômes liés à la consommation de produits contenant du lactose. Un régime strict est ensuite proposé pour voir si les symptômes disparaissent ou non. Si c’est le cas et que les symptômes réapparaissent lors d’une nouvelle ingestion de lactose, le diagnostic d’intolérance est évoqué.
Des analyses sanguines ou des biopsies intestinales peuvent être proposées en complément si nécessaire.
Ces tests permettent de poser un diagnostic précis et d’adapter le traitement en conséquence, en évitant ainsi les désagréments liés à une mauvaise absorption du lactose.
De manière plus large, vous pouvez aussi réaliser un test d’intolérances alimentaires pour voir si vous êtes sensible à d’autres aliments.
Une approche globale pour le confort digestif
L’intolérance au lactose ne constitue pas une maladie mais une variation de la physiologie digestive.
Elle peut cependant avoir un impact sur la qualité de vie lorsqu’elle n’est pas bien prise en charge.
Adopter une alimentation adaptée, introduire des produits alternatifs, et soutenir l’équilibre intestinal via des souches spécifiques de probiotiques peut contribuer à un meilleur confort digestif au quotidien.
Une évaluation personnalisée par un professionnel de santé permet de choisir les stratégies les plus adaptées à chaque profil.
Le soutien du microbiote apparaît aujourd’hui comme une piste prometteuse, notamment grâce aux progrès récents en microbiologie et en nutrition fonctionnelle.
En résumé
L’intolérance au lactose est un trouble digestif répandu, touchant une large part de la population adulte à travers le monde. Elle résulte d’un déficit enzymatique en lactase, souvent lié à l’âge ou à des facteurs génétiques. Les symptômes, bien que variables, sont généralement modérés mais inconfortables. Ils apparaissent après la consommation d’aliments contenant du lactose.
Le diagnostic repose sur des tests simples comme le test respiratoire à l’hydrogène.
La gestion de cette intolérance passe principalement par l’alimentation, avec une réduction des apports en lactose, l’utilisation d’enzymes de substitution et le soutien du microbiote intestinal via certaines souches probiotiques.
Ces approches permettent de préserver le confort digestif au quotidien et d’éviter les déséquilibres nutritionnels.
Novalturel propose des formules spécialement conçues
pour soulager les inconforts digestifs,
notamment les ballonnements.
Références scientifiques:
- Misselwitz, B., Butter, M., Verbeke, K., & Fox, M. R. (2019). Update on lactose malabsorption and intolerance: pathogenesis, diagnosis and clinical management. Gut, 68(11), 2080–2091. https://doi.org/10.1136/gutjnl-2019-318404
- Inrae/Inserm. (2017, 07 Décembre). Vers la fin de l’intolérance au lactose ? Inserm.fr. https://www.inserm.fr/actualite/vers-fin-intolerance-lactose/
- Szilagyi A. (2015). Adaptation to Lactose in Lactase Non Persistent People: Effects on Intolerance and the Relationship between Dairy Food Consumption and Evalution of Diseases. Nutrients, 7(8), 6751–6779. https://doi.org/10.3390/nu7085309
- Ibba, I., Gilli, A., Boi, M. F., & Usai, P. (2014). Effects of exogenous lactase administration on hydrogen breath excretion and intestinal symptoms in patients presenting lactose malabsorption and intolerance. BioMed research international, 2014, 680196. https://doi.org/10.1155/2014/680196
- Oak, S. J., & Jha, R. (2019). The effects of probiotics in lactose intolerance: A systematic review. Critical reviews in food science and nutrition, 59(11), 1675–1683. https://doi.org/10.1080/10408398.2018.1425977
- Suarez, F. L., Savaiano, D. A., & Levitt, M. D. (1995). A comparison of symptoms after the consumption of milk or lactose-hydrolyzed milk by people with self-reported severe lactose intolerance. The New England journal of medicine, 333(1), 1–4. https://doi.org/10.1056/NEJM199507063330101
