Compléments alimentaires, peau, beauté, collagène : que disent les études ?

Collagène et compléments alimentaires : pourquoi cet intérêt pour une protéine déjà présente dans notre corps ?

Résumé : Le collagène est une protéine naturellement produite par l’organisme, que l’on retrouve notamment dans la peau, les tissus articulaires et les structures osseuses. Ce dossier propose une synthèse des travaux scientifiques les plus récents, en mettant en lumière les mécanismes étudiés du collagène et les raisons pour lesquelles il est de plus en plus utilisé dans les formules de compléments alimentaires.

Le collagène : une protéine essentielle à la structure de notre corps

Structurellement, le collagène est une protéine majeure, qui joue un rôle clé dans la résistance et l’intégrité des tissus comme la peau, le cartilage, les os, les ligaments et les tendons. Il représenterait environ 35 % des protéines du corps humain¹. Les types I, II et III sont les plus répandus : le type I est le plus abondant dans la peau, les tendons, les os ou le système vasculaire tandis que le type II est spécifique du cartilage¹. Concernant le type III, il s’agît d’un collagène présent dans les vaisseaux sanguins et les muscles¹.
Principalement composées de glycine, de proline et d’hydroxyproline, le collagène est constitué de trois chaînes polypeptidiques enroulées en forme d’hélice. Cette architecture lui confère des propriétés mécaniques importantes, essentielles à la résistance des tissus conjonctifs¹.

Comment l’organisme synthétise-t-il le collagène ?

La fabrication de collagène repose sur la disponibilité de certains acides aminés (notamment la glycine et la proline), ainsi que de cofacteurs indispensables comme la vitamine C, le manganèse, le fer et le silicium¹. La vitamine C, en particulier, est nécessaire au processus d’hydroxylation des acides aminés qui stabilisent la structure hélicoïdale de la protéine de collagène.
Cette production diminue avec l’âge, ce qui peut impacter la qualité de la peau, des tissus osseux ou articulaires. Cela explique l’intérêt croissant porté par les fabricants de compléments alimentaires autour de cette protéine de collagène.

Les peptides de collagène : une forme privilégiée dans les compléments alimentaires

Les compléments alimentaires à base de collagène proposent le plus souvent une forme hydrolysée de cette protéine, aussi appelée peptides de collagène. Il s’agit d’un collagène fragmenté par hydrolyse enzymatique, ce qui facilite sa digestion et son absorption. Des études montrent que plus ces fragments sont courts (autour de 3000 Daltons), plus ils sont susceptibles d’être assimilés.
Certaines recherches utilisant des marqueurs radioactifs ont mis en évidence que des peptides de collagène ingérés sont retrouvés dans certains tissus comme le cartilage après leur consommation³. Leur absorption par le corps semble ainsi renforcée sous cette forme hydrolysée².
Les sources de collagène utilisées dans les formules naturelles sont variées : bovine, porcine ou marine et présentent des inconvénients et avantages. Issu de poissons ou d’invertébrés, le collagène marin, est souvent privilégié pour sa sécurité sanitaire (notamment l’absence de risque d’ESB)¹.

Que disent les publications scientifiques sur le collagène ?

Les études mentionnées ci-dessous proviennent de la littérature scientifique internationale et s’appuient sur des protocoles rigoureux. Elles ne concernent pas les produits évoqués sur ce site. Aucune allégation de santé au sens du règlement (CE) n°1924/2006 n’est formulée. Il ne s’agit ni de prévention, ni de traitement, ni de soulagement de maladies humaines.

• Un essai en double aveugle contrôlé par placebo, 69 femmes âgées de 35 à 55 ans ont reçu 2,5 g ou 5,0 g de collagène hydrolysé pendant 8 semaines. Résultats : une amélioration significative de l’élasticité cutanée a été observée dans les 2 groupes par rapport au placebo. Une influence positive a été notée au niveau de l’hydratation sur un sous-groupe. Il n’y a pas eu d’effets secondaires constatés durant l’étude⁴.

• Avec l’âge, la peau devient plus sèche, perd en élasticité, et son réseau de collagène se fragmente progressivement, ce qui contribue à l’apparition des signes visibles du vieillissement. Des chercheurs ont voulu étudier les effets d’une supplémentation orale en peptides de collagène spécifiques sur la qualité de la peau, en particulier son hydratation et la structure du derme⁵.
– Après 8 semaines, la peau était significativement plus hydratée.
– Dès 4 semaines, une augmentation de la densité de collagène et une réduction de la fragmentation du réseau collagénique ont été mesurées.
–  Ces améliorations ont été maintenues jusqu’à 12 semaines.
– En laboratoire, les peptides de collagène ont stimulé la production naturelle de collagène et de glycosaminoglycanes (dont fait partie l’acide hyaluronique).

• Des études en laboratoire (précliniques) ont montré que les peptides de collagène peuvent soutenir la fonction cutanée, stimuler naturellement la production de collagène et d’acide hyaluronique, et favoriser l’activité des fibroblastes⁵.

• Des peptides bioactifs issus de collagène hydrolysé sont aujourd’hui fréquemment utilisés dans les compléments alimentaires visant à soutenir la qualité de la peau (hydratation, élasticité, apparence des rides, desquamation)⁶. Une étude clinique randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo a été réalisée afin d’évaluer l’effet d’une prise orale quotidienne de 1 650 mg de peptides de collagène⁶.
– L’étude a été menée sur 100 femmes âgées de 30 à 60 ans, sur une durée de 12 semaines.
– Une amélioration de l’hydratation cutanée et de l’élasticité, et réduction de la desquamation ont été constatés (entre 4 semaines et 12 semaines).
– Aucun effet secondaire n’a été observé durant l’étude clinique.
– Les peptides de faible poids moléculaire exercent des effets positifs sur la qualité de la peau (hydratation, élasticité, desquamation et rides).

Ces résultats sont extraits d’études scientifiques publiées. Ils ne constituent pas une allégation de santé au sens du règlement (CE) n°1924/2006 et ne sauraient être généralisés à d’autres produits contenant du collagène.

Précautions d’emploi et sécurité du collagène dans les compléments alimentaire

Le collagène présente en général une bonne tolérance lorsqu’il est consommé par voie orale. Toutefois, bien que peu fréquents, certains effets indésirables peuvent apparaître, notamment sous forme de réactions allergiques, en particulier chez les individus présentant une sensibilité aux protéines issues du poisson ou du porc¹.
Il est donc essentiel de connaître l’origine du collagène avant utilisation.
Concernant le collagène bovin, un risque théorique de transmission d’agents pathogènes a été évoqué par la littérature, même si les méthodes de fabrication actuelles permettent de réduire considérablement ce risque¹.
Les compléments alimentaires pour la beauté de la peau doivent être choisis avec soin, en privilégiant les produits certifiés et traçables. C’est notamment pour cette raison que le collagène d’origine marine est très intéressant. En cas de doute, l’avis d’un professionnel de santé est recommandé.
Ainsi, dans le cadre de compléments alimentaires destinés à la santé de la peau, il est recommandé de privilégier des produits certifiés, traçables et issus de sources sûres, comme le collagène marin.

En cas d’incertitude, il est toujours préférable de solliciter l’avis d’un professionnel de santé avant toute supplémentation.

Synthèse des données scientifiques disponibles sur le collagène

De nombreuses études ont exploré les propriétés du collagène dans divers contextes liés à la physiologie des tissus conjonctifs. Les résultats cliniques recueillis jusqu’à présent se révèlent prometteurs, même si une standardisation plus rigoureuse des protocoles de recherche serait nécessaire afin de consolider la fiabilité des données disponibles.

Acide hyaluronique, compléments alimentaires et peau : que révèle la science ?

De haut poids moléculaire, l’acide hyaluronique (AH) ou hyaluronane, est un polysaccharide, naturellement présent dans le corps humain. Il est formé de répétitions de disaccharides composés d’acide D-glucuronique et de N-acétyl-D-glucosamine⁷. On le retrouve dans de nombreux organes et tissus conjonctifs tels que la peau, le liquide synovial et le cartilage, les vaisseaux sanguins ou encore le cordon ombilical et le cerveau⁷.
Dans la peau, l’acide hyaluronique joue un rôle essentiel. Sa capacité exceptionnelle à retenir l’eau, jusqu’à 1000 fois son poids, en fait un composant clé du film hydrolipidique cutané. Toutefois, sa concentration diminue avec l’âge⁸, ce qui contribue à la sécheresse cutanée, à la perte de fermeté et à l’apparition des rides d’après la littérature scientifique.

Acide hyaluronique et peau : que disent les études ?

• Un essai clinique randomisé en double aveugle⁸ a mesuré l’impact de la prise d’acide hyaluronique (AH) sur la peau. 129 femmes (avec différents types de peau) ont reçu 100 mg ou 200 mg d’AH par jour (300 kDa). Résultats :
– Une augmentation significative de l’hydratation de la peau après 2 à 8 semaines de prise (femmes jeunes et âgées),
– Une amélioration du teint (après 4 à 8 semaines),
– Un épaississement de l’épiderme a été constaté (12 semaines)

• Une autre étude⁹ a montré l’effet de la prise d’AH sur l’état de la peau et des rides. 60 japonais, femmes et hommes de 22 à 59 ans, ont participé à cette étude.
– Au bout de 8 semaines, les rides des personnes sous AH ont diminué VS placebo
– Dès 12 semaines, la souplesse et l’éclat de la peau se sont améliorés.

• Une dernière étude randomisée¹⁰, en double aveugle, 61 personnes avec une peau sèche, ont reçu de l’AH (120 mg/jour) par voie orale ou un placebo, pendant 6 semaines. Une hydratation cutanée a été notée pour les groupes sous acide hyaluronique ainsi qu’une amélioration de l’état de la peau. Aucun effet indésirable n’a été noté suite à l’ingestion quotidienne d’AH.

⚠️ Information réglementaire : les données mentionnées sont issues d’études cliniques publiées, portant sur des protocoles spécifiques. Elles ne constituent pas une allégation de santé au sens du Règlement (CE) n°1924/2006 et ne peuvent être extrapolées à tous les produits à base d’acide hyaluronique.

Pourquoi utiliser du zinc dans les compléments alimentaires pour la peau ?

Le zinc est un oligo-élément essentiel à l’organisme, bien que présent en quantité infime dans le corps (environ 2 à 3 grammes chez l’adulte). Cet élément joue un rôle de cofacteur dans plus de 200 réactions enzymatiques. Il intervient dans un large éventail de fonctions biologiques comme la division cellulaire, la synthèse de l’ADN, le métabolisme des macronutriments ou des acides gras par exemple…
Il est également impliqué dans le bon fonctionnement du système immunitaire, de la fertilité ou encore de l’équilibre hormonal (en particulier la testostérone). D’autre part, le zinc contribue à préserver l’état normal de la peau, des ongles, des cheveux, de la vision et des os.
Ces fonctions multiples justifient son intégration dans les compléments alimentaires.

Que dit la littérature scientifique ?
· D’après une revue, un apport en zinc pourrait procurer un effet anti-oxydant bénéfiques chez les adultes¹¹.
· Un essai randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo a montré qu’après une supplémentation en zinc, la génération de marqueurs de stress oxydatif était significativement moins élevée dans le groupe supplémenté vs placebo¹².

Certains facteurs comme le tabac, la consommation d’alcool ou une alimentation déséquilibrée peuvent entraîner une baisse du zinc dans l’organisme. Enfin, la forme chimique du zinc influence son assimilation. Les sels organiques tels que le bisglycinate, le gluconate ou le picolinate sont en général mieux absorbés par rapport aux formes inorganiques.

Vitamines C et E : deux ingrédients complémentaires pour le fonctionnement de la peau

Vitamine C : un nutriment clé pour la peau et son équilibre global

La vitamine C, est une vitamine hydrosoluble que le corps humain ne peut pas produire seul. Elle doit donc être apportée quotidiennement par l’alimentation ou la supplémentation. D’un point de vue scientifique et réglementaire, la vitamine C joue un rôle dans de nombreuses fonctions de l’organisme : réduction de la fatigue, fonctionnement normal du système immunitaire et nerveux, métabolisme énergétique normal, ou encore augmentation de l’absorption du fer.
Elle contribue surtout à la formation du collagène pour assurer le fonctionnement de la peau.

Plusieurs sources scientifiques viennent confirmer cette fonction. Par exemple, Pullar J. M. et al (2017) (13) évoque plusieurs points intéressants :
– Les fibroblastes cutanés dépendent de la vitamine C pour synthétiser le collagène et réguler l’équilibre élastine / collagène dans le derme, un phénomène démontré dans des études in vitro. Chez l’animal, un apport en vitamine C a lui aussi prouvé une amélioration de la synthèse du collagène.
– La vitamine C s’accumule également dans les kératinocytes (cellules cutanées), où elle agit avec la vitamine E pour défendre la peau contre le stress oxydatif, un mécanisme impliqué dans le vieillissement de la peau, induit notamment par les rayons UV.
– Elle influe par ailleurs sur la différenciation de l’épiderme, la formation de la couche cornée (barrière cutanée).
– D’après les auteurs, plusieurs études confirment qu’un apport en vitamine C peut atténuer les signes du vieillissement de la peau (profondeur des rides et dépôt de collagène).
– Une peau saine présente des concentrations élevées en vitamine C.
C’est notamment à cause de son implication dans la synthèse du collagène et de la lutte contre le stress oxydatif que sa présence est constatée dans de nombreux compléments alimentaires dédiés à la peau et à la beauté.

Vitamine E : un antioxydant essentiel pour la peau

La vitamine E, ou α-tocophérol, est une vitamine liposoluble que l’organisme ne peut pas produire. Elle doit donc être apportée par l’alimentation (huiles végétales, fruits à coques…) ou via la supplémentation.
D’un point de vue réglementaire, la vitamine E contribue à protéger les cellules contre le stress oxydatif, un processus naturel favorisé par des facteurs comme l’exposition aux UV, la pollution ou le tabac, et impliqué dans le vieillissement de la peau.
Plusieurs travaux scientifiques confirment son rôle d’antioxydant liposoluble :
· La vitamine E prévient la propagation des dommages causés par les radicaux libres dans les membranes biologiques¹⁴.
· L’association de vitamines C et E, permet d’augmenter de manière importante les effets photoprotecteurs¹⁵. Un point qui semble être confirmé par Pullar J. M. et al (2017).
Ces résultats suggèrent que la vitamine E, apportée sous forme de compléments alimentaires, peut participer à préserver la peau face au stress oxydatif, en synergie avec la vitamine C¹³.

Références scientifiques
1 – Wang H. A Review of the Effects of Collagen Treatment in Clinical Studies. Polymers. 2021.
2 – Benito-Ruiz P, et al. A randomized controlled trial on the efficacy and safety of collagen hydrolysate. Int J Food Sci Nutr. 2009;60 Suppl 2:99-113.
3 – Oesser S, et al. Oral administration of (14)C labeled gelatin hydrolysate leads to an accumulation in cartilage. 1999.
4 – Proksch E et al, Oral supplementation of specific collagen peptides has beneficial effects on human skin physiology: a double-blind, placebo-controlled study. Skin Pharmacol Physiol. 2014; 27(1):47–55
5 – Asserin J et al. The effect of oral collagen peptide supplementation on skin moisture and the dermal collagen network: evidence from an ex vivo model and randomized, placebo-controlled clinical trials. J Cosmet Dermatol. 2015 Dec
6 – Lee M et al. Oral intake of collagen peptide NS improves hydration, elasticity, desquamation, and wrinkling in human skin: a randomized, double-blinded, placebo-controlled study.
Food Funct. 2023; 14:3196–3206.
7 – Mariko Oe, Toshiyuki Tashiro, Hideto Yoshida et al. Oral hyaluronan relieves knee pain: a review. 2016
8 – Gao Y-R et al. Oral administration of hyaluronic acid to improve skin conditions via a randomized double-blind clinical test. Skin Res Technol. 2023 Nov
9 – Oe M et al. Oral hyaluronan relieves wrinkles: a double-blinded, placebo-controlled study over a 12-week period. Clin Cosmet Investig Dermatol. 2017 Jul
10 – Kawada C et al. Ingestion of hyaluronans (molecular weights 800 k and 300 k) improves dry skin conditions: a randomized, double-blind, controlled study. J Clin Biochem Nutr. 2015
11 – Mohammadi H et al. Effects of zinc supplementation on inflammatory biomarkers and oxidative stress in adults: A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. J Trace Elem Med Biol. 2021 Dec
12 – Prasad AS et al. Zinc supplementation decreases incidence of infections in the elderly: effect of zinc on generation of cytokines and oxidative stress.
Am J Clin Nutr. 2007 Mar
13 – Pullar, J. M., Carr, A. C., & Vissers, M. C. M. (2017). Vitamin C in skin health. Nutrients, 9(8), 866
14 – Traber MG, Packer L. (1995). Vitamin E: beyond antioxidant function. The American Journal of Clinical Nutrition, 62(6 Suppl), 1501S–1509S.
15 – Eberlein-König B. (2005). Kutane Photoprotektion durch die Vitamine C und E / Vitamins C and E in cutaneous photoprotection. Allergo Journal, 14, 262–268.