Soigner un ménisque usé grâce au PRP : une approche régénérative
Vous avez mal au genou ? Votre IRM montre une fissure du ménisque interne ? Avant d’envisager une opération, sachez qu’il existe une alternative thérapeutique issue de la médecine régénérative : le PRP ménisque.
Le PRP, ou Plasma Riche en Plaquettes, est un concentré issu de votre propre sang. Grâce à ses puissants facteurs de croissance, il est capable d’activer la cicatrisation des tissus abîmés. Aujourd’hui, cette approche est utilisée pour traiter des lésions méniscales, en particulier lorsqu’elles sont liées à l’usure.
Dans cet article, le Dr Stéphane Cascua, médecin du sport expérimenté, vous dévoile tout ce qu’il faut savoir sur ce traitement de médecine régénérative qui pourrait améliorer durablement la fonction de vos articulations.
Qu’est-ce que le PRP (plasma riche en plaquettes) ?
Le PRP, ou Plasma Riche en Plaquettes, est un concentré biologique obtenu à partir de votre propre sang. Lors d’un prélèvement, le sang est centrifugé pour isoler la partie la plus riche en plaquettes. Ces cellules, connues pour leur rôle dans la coagulation, possèdent aussi des propriétés régénératives impressionnantes.
Les plaquettes libèrent des facteurs de croissance capables de stimuler la réparation des tissus abîmés. Injecté localement dans une zone lésée — comme un ménisque fissuré — le PRP déclenche une réponse cicatricielle, attire les cellules souches et active la régénération.
Autrement dit, ce traitement 100 % autologue, c’est-à-dire issu de vous-même, qui utilise les ressources naturelles de votre organisme pour vous réparer, sans ajout de substances extérieures ni risque de rejet.
Est-ce que votre blessure est une bonne indication ?
Pour répondre à cette question, il faut d’abord comprendre ce qu’est un ménisque, comment il fonctionne, et pourquoi il s’abîme. Le genou est une articulation complexe. Le tibia est plat, le fémur bombé, et entre les deux, la nature a glissé deux croissants de fibrocartilage, un de chaque côté. Ces structures, appelées ménisques, permettent un emboîtement optimal des surfaces articulaires, une meilleure répartition des pressions, une absorption des chocs et un accompagnement des mouvements.
Mais voilà : à chaque flexion, à chaque torsion, les ménisques reculent, pivotent, se pincent. Et à force, ils s’usent. Les tissus se ramollissent, se fendillent. Les fissures apparaissent souvent en position horizontale, du fait des contraintes en rotation. Cette usure est progressive, souvent silencieuse, jusqu’au jour où un effort plus intense vient réveiller la douleur. Une course longue, un trail exigeant, un tournoi de tennis ou même une séance de yoga avec trop d’agenouillements peuvent suffire.
Une lésion souvent silencieuse au départ
À l’IRM, on observe alors une fissure horizontale de la corne postérieure du ménisque interne, parfois associée à des refends plus discrets. Cette lésion est stable, peu mobile, mais douloureuse, inflammatoire, limitante. C’est précisément dans ce contexte que le PRP a toute sa place
Le cas typique : un sportif de plus de 40 ans, actif, gêné par une douleur interne
C’est souvent un homme ou une femme dynamique, qui pratique la course, le tennis ou la randonnée. Depuis quelques semaines, la face interne du genou devient sensible. La douleur s’intensifie à l’effort, descend parfois le long du tibia. À l’examen, la flexion maximale et la rotation réveillent la douleur. Il n’y a pas forcément de gros épanchement, mais un petit gonflement est souvent retrouvé.
L’image IRM montre une fissure horizontale bien visible. On parle parfois à tort de tendinite de la patte d’oie, mais le problème est plus profond. Il s’agit bien d’une lésion méniscale, liée à l’usure, à la surcharge. C’est une pathologie fréquente, très bien connue, et surtout… très bien prise en charge par le PRP.
Le PRP, une vraie thérapeutique, pas un gadget
En pratique, le traitement s’organise simplement. Le patient est reçu en consultation spécialisée. On vérifie l’indication, on programme l’injection. Le jour venu, une prise de sang est effectuée. Le prélèvement est centrifugé pour isoler la fraction riche en plaquettes. Sous guidage échographique, le médecin injecte cette concentration précisément dans la zone lésée. Le geste est rapide, bien toléré, réalisé sans anesthésie.
Dans certains cas, si la membrane articulaire est également irritée ou décollée, le PRP peut être diffusé plus largement. Il agit alors aussi sur l’inflammation et la synovite. De plus, le volume résiduel est souvent injecté dans la cavité articulaire, notamment en présence de microfissures cartilagineuses ou de refends verticaux associés.
Quand faut-il s’inquiéter ?
Le sportif concerné ressent une gêne diffuse à la face interne du genou. La douleur peut se manifester en courant, en descendant les escaliers, ou simplement après une longue journée debout. Parfois, une inflammation apparaît au-dessus du tibia, ce qui fait évoquer, à tort, une tendinite.
L’examen clinique montre une sensibilité à la compression méniscale, et l’IRM confirme une fissure horizontale dans la corne postérieure du ménisque interne.
La procédure : comment se déroule une injection de PRP ménisque ?
Le traitement commence par une simple prise de sang. Ce prélèvement est centrifugé pour extraire la fraction la plus riche en plaquettes. Ensuite, sous guidage échographique, le médecin injecte le PRP directement dans la zone lésée. Ce geste, rapide et peu douloureux, ne nécessite ni anesthésie générale ni hospitalisation.
Dans certains cas, le médecin peut aussi traiter une membrane articulaire irritée ou un cartilage voisin légèrement endommagé, en diffusant le reste du PRP dans la cavité articulaire.
Et ensuite ? Le retour progressif à l’activité
Après l’injection, on conseille de rester assis une quinzaine de minutes, le temps que les plaquettes adhèrent à la zone cible. Ensuite, pendant deux heures, il faut rester au calme. Pas de transport en commun, pas de longues marches, pas de sport. Idéalement, vous repartez accompagné, et vous vous octroyez un moment de pause.
Pendant les cinq jours suivants, la marche doit rester limitée. Si vous le pouvez, privilégiez le télétravail. Ce n’est pas un repos total, mais un repos fonctionnel. On veut éviter les microtraumatismes, donner à la biologie le temps de lancer le processus de cicatrisation. Ensuite, entre le 5e et le 10e jour, on réintroduit doucement l’activité : vélo d’appartement, elliptique sans résistance excessive. À partir du 10e jour, il est possible trottiner sur tapis. Puis, entre la 3e et la 6e semaine, on augmente la charge, la durée, l’intensité.
On reprend la course sur terrain plat, puis progressivement sur des chemins irréguliers. On peut aussi retrouver les terrains de sport, à condition de doser les impacts, les changements de direction. Pour les tennismen, on commence par du travail technique, sans compétition. Pour les coureurs, on évite les trails techniques au début. Pour tous : pas deux jours consécutifs de sport à impact.
Collagène et silicium : une synergie biologique au service de vos ménisques
Pour renforcer les effets du PRP ménisque, l’ajout de collagène est souvent conseillé. Sous forme injectable ou en complément oral, il agit comme un signal biochimique : il stimule les cellules réparatrices du cartilage, des ménisques et des ligaments. Les peptides de collagène hydrolysé, suffisamment petits pour franchir la barrière digestive, se fixent sur les zones lésées et relancent la production naturelle de collagène.
Mais un autre acteur, souvent négligé, mérite sa place dans cette stratégie régénérative : le silicium. Par ailleurs, ce minéral, présent à l’état naturel dans l’organisme, joue un rôle clé dans l’organisation et la solidité des tissus conjonctifs. Il agit comme un catalyseur de la synthèse du collagène, mais aussi comme un stabilisateur de la matrice extracellulaire.
Autrement dit, le silicium ne construit pas directement les fibres, mais il structure l’échafaudage qui les maintient en place. En d’autres termes, il favorise la cohésion des fibres, accélère la réparation, améliore la résistance mécanique du tissu cicatriciel.
Chez les sportifs intensifs ou les personnes de plus de 50 ans, les réserves de silicium peuvent s’amenuiser. C’est pourquoi un apport complémentaire sous forme orale est souvent recommandé après une injection de PRP. Il est particulièrement bénéfique en cas de fissure méniscale chronique, où la trame fibreuse est altérée.
L’association PRP + collagène + silicium agit alors comme une véritable trinité thérapeutique :
- le PRP déclenche la réparation,
- le collagène fournit les matériaux,
- le silicium renforce la structure.
Si la douleur persiste, que faire ?
Dans la majorité des cas, les résultats sont excellents. La douleur disparaît, la fonction revient, le sport redevient possible. Toutefois, une seconde injection est nécessaire, à 6 ou 8 semaines d’intervalle. Et si malgré cela les symptômes persistent, une IRM de contrôle peut être envisagée. Si la lésion s’est aggravée, ou si un fragment mobile s’est détaché, la chirurgie devient une option.
Mais là encore, il ne s’agit pas d’un échec. Le PRP aura permis de temporiser, de préserver au maximum les structures, de retarder l’intervention. Et même après chirurgie, une injection de PRP peut être proposée en entretien ou en prévention de l’arthrose.
Reprendre le sport et prévenir les récidives
Une fois la cicatrisation bien entamée, la reprise sportive doit se faire progressivement et intelligemment. On recommande de ne pas enchaîner deux jours d’activités à fort impact. Le vélo, l’elliptique ou la natation sont à privilégier pour entretenir le cardio.
La musculation guidée, notamment la presse et les exercices de renforcement en chaîne fermée, est très bénéfique pour amortir les impacts articulaires futurs. Les séances sur terrain irrégulier, les sprints ou les jeux avec changements de direction doivent être réintroduits avec prudence.
Un suivi à trois ou six mois avec votre médecin du sport peut être envisagé. Et si besoin, un nouveau PRP pourra toujours être proposé, sans effet délétère à long terme.
Le PRP ménisque, pour durer dans votre pratique
Aujourd’hui, la médecine du sport ne se limite plus à réparer ce qui casse. Elle anticipe, elle optimise, elle accompagne. Le PRP ménisque s’inscrit pleinement dans cette logique. Il respecte votre corps, utilise ses ressources, stimule ses capacités.
C’est une option moderne, intelligente, adaptée aux sportifs actifs qui veulent continuer à pratiquer, à vivre, à bouger, sans douleur et sans dépendre d’un bistouri. Et ça, c’est une vraie révolution.
Vos questions fréquentes sur le PRP :