Quel est le meilleur collagène pour l’arthrose ?
L’arthrose est une atteinte progressive des articulations qui affecte des millions de personnes. Elle se manifeste par une altération du cartilage articulaire, entraînant raideurs et inconfort. Avec l’âge, les tissus articulaires s’amenuisent et leur capacité de régénération diminue. Dans ce contexte, le collagène pour l’arthrose fait l’objet de nombreuses recherches en micronutrition.
Mais tous les types de collagène n’exercent pas les mêmes effets. Type I, II, III… Leur structure, leur origine et leur mode d’action varient. Pour cibler efficacement les articulations, certains types sont plus adaptés que d’autres. Voici un guide complet pour faire un choix éclairé, basé sur des données scientifiques.


Comprendre le rôle du collagène dans les articulations
Le collagène constitue près de 30 % des protéines du corps humain. Il forme une part essentielle du cartilage, des tendons, des ligaments et de la peau. Dans les articulations, il représente environ 60 % du poids sec du cartilage articulaire1. Cette protéine fibreuse confère souplesse, cohésion et résistance aux tissus conjonctifs.
Or, dès 25 ans, la production naturelle de collagène commence à diminuer d’environ 1 % chaque année. Ce phénomène s’intensifie avec le vieillissement, la sédentarité, le stress oxydatif ou certaines carences nutritionnelles. Cette réduction progressive de collagène contribue à la perte d’élasticité et à la fragilisation des structures articulaires2.
Collagène de type I, II, III : quelles différences pour les articulations ?
Il existe près de 28 formes de collagène différentes dans le corps humain. Toutefois, en supplémentation, les plus étudiées sont les types I, II et III. Chacun a des propriétés distinctes et un rôle spécifique dans l’organisme.
Collagène de type I : soutien structurel global
Le collagène de type I est le plus abondant dans le corps. On le retrouve dans la peau, les os, les ligaments et les tendons. Il contribue à la solidité de l’ensemble du système musculo-squelettique3. Bien qu’il ne cible pas directement le cartilage articulaire, il peut soutenir les structures périphériques comme les ligaments ou les tissus conjonctifs entourant l’articulation.
Ce type est souvent utilisé dans les formules combinées, notamment pour son effet sur la densité osseuse et la résistance des tissus4. Il peut ainsi participer indirectement au maintien de la stabilité articulaire.
Collagène de type II : le plus ciblé pour les cartilages
Le type II représente environ 90 à 95 % du collagène contenu dans le cartilage articulaire5. Il est donc particulièrement intéressant dans les formulations orientées vers le confort articulaire.
Deux formes sont principalement utilisées :
- Le collagène hydrolysé de type II, obtenu par fragmentation enzymatique. Il fournit des peptides et acides aminés qui participent à la structure du cartilage6. Des études cliniques montrent qu’un apport quotidien de 5 à 10 g pendant plusieurs semaines peut soutenir la flexibilité articulaire7,
- Le collagène non dénaturé de type II (UC-II®), utilisé à très faible dose (environ 40 mg/jour). Cette forme conserve sa structure tridimensionnelle d’origine. Elle agit via un mécanisme de tolérance orale, contribuant à réguler la réponse immunitaire impliquée dans la dégradation du cartilage8.
Une étude menée sur des adultes actifs a mis en évidence une amélioration significative du confort articulaire après 90 jours de supplémentation avec du collagène non dénaturé de type II, comparé à un groupe témoin9.

Collagène de type III : un rôle complémentaire
Le collagène de type III est principalement présent dans la peau, les vaisseaux et les tissus souples. Il est souvent associé au type I dans les formules axées sur l’élasticité cutanée ou vasculaire10.
Cependant, il ne joue pas de rôle spécifique dans le cartilage articulaire. Son utilisation dans les compléments destinés aux articulations reste marginale et non ciblée. Il peut néanmoins compléter les formules globales visant à soutenir les tissus conjonctifs.
Comment choisir un collagène pour l’arthrose ?
Pour accompagner le confort articulaire, le choix du collagène repose sur plusieurs critères. Il ne suffit pas d’en consommer : encore faut-il qu’il soit bien adapté aux besoins.
Privilégier le type II pour les articulations
Parmi tous les types, le collagène de type II non dénaturé est celui dont l’action est la plus ciblée sur le cartilage.
Il présente l’intérêt de moduler les réactions immunitaires contribuant à l’altération articulaire, à très faible dose11. C’est un avantage en termes de tolérance et de praticité.
La forme hydrolysée peut aussi être pertinente, surtout lorsqu’elle est associée à des acides aminés et des cofacteurs favorisant la régénération tissulaire.
Adapter la dose à la forme
La dose efficace varie selon le type et la forme du collagène :
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- Collagène hydrolysé : entre 5 000 et 10 000 mg par jour12
- Collagène non dénaturé : 40 mg par jour suffisent13
Un apport régulier, sur plusieurs semaines, est recommandé pour observer un effet durable.
Associer des cofacteurs ciblés
Certaines vitamines et minéraux agissent en synergie avec le collagène. La vitamine C participe à la synthèse normale du collagène14. Le zinc, le cuivre et le manganèse contribuent à la formation normale des tissus conjonctifs15.
D’autres actifs comme l’acide hyaluronique ou le silicium sont présents naturellement dans les tissus articulaires. Ils peuvent être associés au collagène pour soutenir l’hydratation, la souplesse et l’élasticité articulaire16.
Vérifier la qualité et la traçabilité
Un collagène de qualité doit garantir :
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- Une origine contrôlée (marine, bovine, porcine),
- Une absence de contaminants,
- Une pureté optimale et une bonne biodisponibilité,
- Des preuves d’efficacité via des publications cliniques.
L’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) souligne l’importance de valider les effets santé par des études humaines robustes.
En résumé
Le collagène pour l’arthrose constitue une piste de plus en plus étudiée pour accompagner le confort articulaire.
Tous les types de collagène n’ont pas les mêmes effets :
- Le type II non dénaturé se distingue pour son action ciblée sur le cartilage, à faible dose.
- Le type II hydrolysé soutient la structure du cartilage via un apport en acides aminés spécifiques.
- Le type I joue un rôle global de soutien des tissus musculo-squelettiques.
- Le type III reste secondaire dans cette indication.
Une supplémentation efficace repose aussi sur la présence de cofacteurs comme la vitamine C, le zinc ou le manganèse, ainsi que sur la qualité des matières premières utilisées.
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