Comprendre et traiter la dysbiose intestinale : causes, symptômes et solutions
La dysbiose intestinale , un déséquilibre du microbiote qui peuple notre système digestif, peut impacter significativement la santé générale. Ce phénomène peut avoir des répercussions profondes sur la santé générale. Ce phénomène souvent méconnu et discret peut affecter diverses fonctions physiologiques et induire des troubles digestifs, voire des pathologies chroniques.
Comprendre ses origines et les moyens naturels pour favoriser un rééquilibrage intestinal est un enjeu essentiel pour améliorer sa santé et prévenir les complications à long terme.
Qu’est-ce que la dysbiose intestinale ?
Altération de l’équilibre entre l’hôte et son microbiote, la dysbiose intestinale correspond à une modification de la diversité et de la répartition des espèces microbiennes, tant bactériennes que fongiques, présentes dans le milieu digestif. Cette rupture de symbiose peut être transitoire ou persistante. De causes, d’intensités et de durées variables, la dysbiose intestinale est associée à divers déséquilibres fonctionnels et fait l’objet de nombreuses recherches pour mieux comprendre ses mécanismes et ses effets sur la santé (1).
L’eubiose, à l’inverse, représente un microbiote en équilibre, soutenant l’homéostasie digestive et immunitaire (1).
La compréhension de ces mécanismes ouvre la voie à des approches de soutien nutritionnel individualisées.
Dysbiose intestinale locale, répercussions globales
Le duo formé par l’intestin et le microbiote constitue un système clé dans le bon fonctionnement de l’organisme. Il contribue au métabolisme, à l’immunité, à la protection de la muqueuse intestinale et à la communication avec le système nerveux(2). Un déséquilibre microbiotique peut donc impacter des fonctions bien au-delà de la sphère digestive.
Cet ensemble, essentiel à l’équilibre, explique l’intérêt des recherches sur le lien entre la dysbiose intestinale et l’apparition de maladies. Bien que de nombreuses interrogations persistent et que les approches soient diverses, des études ont déjà établi plusieurs corrélations significatives.
Les conséquences de la dysbiose intestinale
Troubles digestifs fonctionnels
Certaines personnes présentant un syndrome de l’intestin irritable (SII) affichent un microbiote moins diversifié, avec un déséquilibre entre bactéries pro- et anti-inflammatoires(3). Ce déséquilibre pourrait expliquer la gêne digestive ressentie comme : gaz, ballonnements, inconfort.
Perturbation du dialogue immunitaire
Des altérations du microbiote sont observées dans plusieurs maladies impliquant des dérèglements du système immunitaire, comme certaines maladies auto-immunes. Ces observations ont été relevées notamment dans des études explorant le lien entre diversité microbienne et réponse immunitaire(4).
Déséquilibres métaboliques et micro-inflammations
La présence accrue de certaines bactéries comme Fusobacterium nucleatum ou Escherichia coli a été associée à un environnement intestinal pro-oxydant ou pro-inflammatoire dans certaines études, notamment en lien avec la santé colique(5). Ces observations invitent à renforcer la vigilance sur la qualité du microbiote.
Implication neuropsychique
Le microbiote interagit avec le cerveau via l’axe intestin-cerveau. Une dysbiose pourrait influencer la régulation du stress, de l’humeur et des comportements via des métabolites bactériens spécifiques(6). Certaines études évoquent ainsi un lien possible avec l’anxiété, l’irritabilité ou les variations de l’humeur(7).
Conséquences neurologiques
Le déséquilibre intestinal pourrait jouer un rôle dans l’évolution de certaines affections du système nerveux central à travers des voies métaboliques ou immunitaires indirectes. Des recherches sont en cours pour mieux cerner ces interactions complexes(8).

Les facteurs de dysbiose intestinale
De nombreux éléments peuvent perturber l’équilibre du microbiote intestinal :
- Stress chronique : il influence les sécrétions digestives et la perméabilité intestinale(9).
- Alimentation déséquilibrée : excès de sucres, d’additifs et de graisses saturées favorisent la prolifération de bactéries opportunistes(10) voire une hyperperméabilité intestinale
- Polluants environnementaux : pesticides, métaux lourds ou particules fines peuvent affecter la composition microbienne(11).
- Consommation excessive d’alcool ou de tabac : ces substances modifient la flore intestinale, réduisent sa diversité et altèrent le microbiote intestinal et son milieu (12).
- Contamination alimentaire : l’exposition à des micro-organismes présents dans des aliments ou des liquides mal conservés peut temporairement déséquilibrer la flore intestinale(1).
- Altérations métaboliques : certains déséquilibres de l’organisme influencent durablement la diversité du microbiote, notamment dans un contexte de stress oxydatif ou de dérèglement digestif(2).
- Médicaments : les antibiotiques en particulier ont un effet délétère majeur sur la richesse bactérienne(13).
- Activité physique intense : l’effort prolongé ou mal compensé peut entraîner une réduction du flux sanguin intestinal et favoriser une perturbation microbienne(14).
- Altitude, hypoxie et anesthésie : ces facteurs impactent indirectement l’écosystème digestif(15).
- Anesthésies générales : elles peuvent temporairement influencer la composition du microbiote intestinal(15).

Dysbiose intestinale, perméabilité et inflammation de bas grade
Une altération de la barrière intestinale peut laisser passer des fragments bactériens dans la circulation, c’est-à-dire une augmentation de la perméabilité épithéliale: hyperperméabilité. Cela active des mécanismes immunitaires persistants. En effet, cette hyperperméabilité pourrait laisser passer des bactéries nocives dont implantation durable au niveau des tissus adipeux, musculaires et hépatiques favoriserait le maintien in situ d’une inflammation de bas grade, impliquée dans de nombreux déséquilibres chroniques(16). Cette inflammation peut également jouer un rôle dans la dysrégulation métabolique(17).
Lutter contre la dysbiose intestinale
Les recherches récentes s’intéressent à de nombreuses pistes d’accompagnement nutritionnel ciblé pour favoriser un microbiote équilibré en cas de dysbiose intestinale.
Les approches nutritionnelles sont de plus en plus explorées pour soutenir l’équilibre du microbiote intestinal. Elles reposent notamment sur :
- une alimentation diversifiée riche en fibres, polyphénols et aliments fermentés(18)
- la prise de probiotiques ou de prébiotiques ciblés(19)
- le soutien de l’intégrité de la muqueuse intestinale(20)
L’analyse du microbiote pourrait, dans les années à venir, devenir un outil utile pour adapter les stratégies de prise en charge de manière personnalisée.
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Références scientifiques :
- Haute Autorité de Santé. (2017). Argumentaire – Candidoses invasives. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-10/argumentaire_candidoses_invasives.pdf
- Fundaro, G., Patel, K., & Milazzo, N. (2024, octobre 13). Intestinal Candidiasis. Examine. https://examine.com/conditions/intestinal-candidiasis/
- Vergidis, P. (2023, novembre). Candidose. Manuel MSD, version pour le grand public. https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/infections/infections-fongiques/candidose
- Moloney, R. D., Johnson, A. C., O’Mahony, S. M., Dinan, T. G., Greenwood-Van Meerveld, B., & Cryan, J. F. (2016). Stress and the Microbiota-Gut-Brain Axis in Visceral Pain: Relevance to Irritable Bowel Syndrome. CNS neuroscience & therapeutics, 22(2), 102–117. https://doi.org/10.1111/cns.12490
- Jadhav, A., Mortale, S., Halbandge, S., Jangid, P., Patil, R., Gade, W., Kharat, K., & Karuppayil, S. M. (2017). The Dietary Food Components Capric Acid and Caprylic Acid Inhibit Virulence Factors in Candida albicans Through Multitargeting. Journal of medicinal food, 20(11), 1083–1090. https://doi.org/10.1089/jmf.2017.3971
- McFarland L. V. (2010). Systematic review and meta-analysis of Saccharomyces boulardii in adult patients. World journal of gastroenterology, 16(18), 2202–2222. https://doi.org/10.3748/wjg.v16.i18.2202
- Czerucka, D., Piche, T., & Rampal, P. (2007). Review article: yeast as probiotics — Saccharomyces boulardii. Alimentary pharmacology & therapeutics, 26(6), 767–778. https://doi.org/10.1111/j.1365-2036.2007.03442.x