L’impact de l’obésité sur le microbiote intestinal
L’obésité touche aujourd’hui des millions de personnes dans le monde. Elle résulte d’un ensemble complexe de facteurs : alimentation déséquilibrée, manque d’activité physique, génétique… Mais un acteur moins connu attire l’attention des chercheurs : le microbiote intestinal. Ce monde invisible, peuplant notre tube digestif, pourrait jouer un rôle bien plus important qu’on ne l’imaginait dans la régulation du poids(1). Ce dernier serait étroitement lié à l’obésité, car un déséquilibre de ce microbiote, connu sous le nom de dysbiose intestinale, influence la prise de poids, le métabolisme et la santé.


Qu’est-ce que le microbiote intestinal ?
Le microbiote intestinal désigne l’ensemble des micro-organismes vivant dans l’intestin. Il comprend surtout des bactéries, mais aussi des levures, virus et autres microbes. Ce véritable écosystème participe à de nombreuses fonctions vitales : digestion, production de vitamines, protection immunitaire, équilibre global.
Lorsque tout fonctionne bien, les « bonnes » bactéries dominent et assurent la stabilité du système. En revanche, une alimentation trop riche en graisses ou en sucres, un stress chronique ou la prise d’antibiotiques peuvent perturber cette harmonie. Ce déséquilibre s’appelle la dysbiose.
Obésité et microbiote : un lien désormais bien établi
De nombreuses études scientifiques révèlent un lien étroit entre la composition du microbiote intestinal et le risque de surpoids(1).
Attention, il ne s’agit pas d’une cause unique, mais d’un facteur contributif. En effet, un microbiote déséquilibré pourrait influencer la manière dont le corps absorbe les nutriments, stocke l’énergie ou régule la faim(1).Certaines bactéries semblent plus efficaces pour extraire des calories à partir des aliments, ce qui pourrait accentuer la prise de poids, surtout en présence d’une alimentation déséquilibrée.
Composition altérée du microbiote chez les personnes obèses
Les recherches montrent que les personnes obèses présentent souvent une flore intestinale moins diversifiée que celles ayant un poids stable(1).
Deux grands groupes de bactéries sont particulièrement étudiés : les Firmicutes et les Bacteroidetes. Chez les personnes en surpoids, le ratio est souvent déséquilibré en faveur des Firmicutes. Or, ces dernières faciliteraient l’absorption calorique et pourraient influencer la gestion des graisses(1).
Ce déséquilibre ne se voit pas à l’œil nu, mais il pourrait expliquer, en partie, pourquoi certains organismes stockent davantage de graisses à apport égal.
Microbiote et énergie : une influence directe
Le microbiote intestinal ne se contente pas de digérer les aliments ; il influence également la manière dont le corps stocke et utilise l’énergie.
Les bactéries intestinales ne servent pas seulement à digérer. Elles transforment certaines fibres en acides gras à chaîne courte, des composés qui influencent la gestion de l’énergie et des graisses dans l’organisme(2). Un microbiote appauvri peut réduire cette production, ce qui affecte la façon dont le corps stocke ou brûle les lipides.
De plus, certaines souches bactériennes peuvent moduler des hormones liées à l’appétit, comme la leptine ou la ghréline. Ce phénomène pourrait modifier les sensations de faim ou de satiété et favoriser des prises alimentaires désorganisées(3).


Le rôle de l’intestin comme « deuxième cerveau »
L’intestin communique en permanence avec le cerveau via l’axe microbiote-intestin-cerveau. Au-delà de son rôle fondamental dans la digestion et l’absorption des nutriments, ce lien complexe exerce une influence profonde et souvent sous-estimée sur des aspects cruciaux de notre bien-être, notamment nos émotions, nos comportements alimentaires, et même notre cognition.
Ce véritable « deuxième cerveau » communique avec le cerveau via plusieurs voies. L’une des plus directes est la production de diverses molécules bioactives par les bactéries intestinales. Parmi elles, les neurotransmetteurs jouent un rôle prépondérant. La sérotonine, par exemple, est un neurotransmetteur majeur dont environ 90 % est produit dans l’intestin. Cette sérotonine intestinale, bien que ne traversant pas directement la barrière hémato-encéphalique pour agir sur le cerveau, influence indirectement l’humeur, la régulation de l’appétit et le sentiment de satiété via la stimulation du nerf vague et d’autres voies de signalisation.
D’autres neurotransmetteurs comme le GABA (acide gamma-aminobutyrique) et la dopamine sont également produits par certaines souches bactériennes, contribuant ainsi à moduler l’anxiété, le stress et les systèmes de récompense.
Un déséquilibre dans la composition et la fonction du microbiote, connu sous le nom de dysbiose, peut avoir des répercussions significatives sur cette production de neurotransmetteurs. Lorsque le microbiote est altéré, la production de sérotonine et d’autres molécules peut être diminuée ou déséquilibrée. Cette altération peut se manifester par une variété de symptômes affectant le bien-être émotionnel, tels que des sautes d’humeur, une irritabilité accrue, des symptômes dépressifs ou anxieux (4). En outre, ce déséquilibre peut directement influencer les envies alimentaires.
Par exemple, une diminution de la production de neurotransmetteurs régulant l’appétit peut entraîner une sensation de faim plus fréquente, des envies de « comfort food » riches en sucres et en graisses, et une difficulté à ressentir la satiété.
Ainsi, la dysbiose du microbiote intestinal ne se contente pas d’affecter la digestion ; elle peut contribuer de manière indirecte mais significative à des comportements alimentaires compulsifs. Le mal-être émotionnel engendré par un déséquilibre microbien peut pousser à la recherche de nourriture comme mécanisme d’adaptation ou de réconfort, ce qui, à son tour, peut exacerber la dysbiose et perpétuer un cycle vicieux.
La recherche scientifique continue d’explorer les mécanismes précis par lesquels le microbiote influence le cerveau, mais il est de plus en plus clair que le maintien d’un microbiote sain est fondamental non seulement pour la santé digestive, mais aussi pour l’équilibre émotionnel et la prévention des troubles du comportement alimentaire.
Solutions naturelles pour rééquilibrer le microbiote intestinal
Avec la prise de conscience croissante de l’importance du microbiote intestinal dans la gestion du poids, des solutions naturelles pour restaurer un équilibre sain sont en train d’émerger.
Comment restaurer un microbiote sain ?
Un microbiote équilibré se construit progressivement, en agissant sur plusieurs leviers. L’objectif n’est pas de « tout changer » d’un coup, mais de favoriser les bonnes bactéries et leur donner les bonnes ressources.
Les probiotiques : des micro-organismes bénéfiques
Les probiotiques sont des bactéries vivantes qui, consommées en quantité suffisante, peuvent soutenir l’équilibre de la flore intestinale. Certaines souches spécifiques comme Lactobacillus gasseri, Lactobacillus rhamnosus ou Bifidobacterium breve sont étudiées pour leurs effets bénéfiques sur la digestion, l’équilibre métabolique et la gestion du poids dans certaines populations(3).
Ils peuvent aussi participer à une meilleure régulation de la glycémie et améliorer la sensibilité à l’insuline(3).
Les prébiotiques : le carburant des bonnes bactéries
Les prébiotiques sont des fibres non digestibles, que l’organisme ne peut assimiler, mais qui servent de nourriture aux bactéries bénéfiques. Grâce à eux, ces bactéries se multiplient plus facilement, ce qui renforce leur action au sein du microbiote(3).
On trouve des prébiotiques dans les aliments comme l’ail, les oignons, les asperges, les bananes ou encore l’avoine. Certains compléments associent d’ailleurs probiotiques et prébiotiques pour un effet synergique.


Une alimentation adaptée, riche en fibres
Les fibres végétales sont indispensables à un microbiote sain. Elles nourrissent les bactéries bénéfiques, facilitent le transit et favorisent une bonne diversité bactérienne. L’idéal est de consommer chaque jour des fruits, légumes, légumineuses et céréales complètes.
À l’inverse, une alimentation riche en sucres rapides, produits transformés et graisses saturées peut appauvrir la flore et favoriser la dysbiose(3).
L’exercice physique, un facteur souvent sous-estimé
L’activité physique ne sert pas qu’à brûler des calories. Elle agit aussi en profondeur sur la flore intestinale. Plusieurs études montrent que l’exercice régulier augmente la diversité bactérienne et améliore l’intégrité de la muqueuse intestinale(3).
Marcher chaque jour, pratiquer un sport doux ou simplement éviter la sédentarité ont déjà un effet positif sur le microbiote.
Rééquilibrer en douceur, étape par étape
Certaines approches nutritionnelles proposent de soutenir le microbiote en trois étapes : d’abord, assainir le milieu intestinal pour limiter les fermentations excessives. Ensuite, renforcer la paroi intestinale grâce à des nutriments ciblés. Enfin, recoloniser avec des souches spécifiques, accompagnées de fibres prébiotiques.
Ce protocole progressif repose sur une logique simple : restaurer le terrain avant de relancer la flore. Une démarche utile notamment en cas de déséquilibres digestifs chroniques.
En résumé
Le microbiote intestinal joue un rôle clé dans la santé globale, y compris dans la régulation du poids. Un déséquilibre bactérien peut contribuer à une prise de poids, à une gestion de l’appétit perturbée et à un métabolisme ralenti. Heureusement, des leviers naturels existent : alimentation adaptée, probiotiques, prébiotiques, activité physique et gestion du stress.
Soutenir un microbiote équilibré, c’est agir à la source pour mieux comprendre et accompagner les variations de poids. Les recherches avancent vite, et ce domaine passionnant mérite d’être mieux connu.
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Références scientifiques
- Ley, R. E., Turnbaugh, P. J., Klein, S., & Gordon, J. I. (2006). Microbial ecology: human gut microbes associated with obesity. Nature, 444(7122), 1022–1023. https://doi.org/10.1038/4441022a
- Bäckhed, F., Ding, H., Wang, T., Hooper, L. V., Koh, G. Y., Nagy, A., Semenkovich, C. F., & Gordon, J. I. (2004). The gut microbiota as an environmental factor that regulates fat storage. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 101(44), 15718–15723. https://doi.org/10.1073/pnas.0407076101
- Abenavoli, L., Scarpellini, E., Colica, C., Boccuto, L., Salehi, B., Sharifi-Rad, J., Aiello, V., Romano, B., De Lorenzo, A., Izzo, A. A., & Capasso, R. (2019). Gut Microbiota and Obesity: A Role for Probiotics. Nutrients, 11(11), 2690. https://doi.org/10.3390/nu11112690
- Cryan, J. F., & Dinan, T. G. (2012). Mind-altering microorganisms: the impact of the gut microbiota on brain and behaviour. Nature reviews. Neuroscience, 13(10), 701–712. https://doi.org/10.1038/nrn3346